Qui suis-je, en un texte.

10 juillet 2014

Illuminé bonheur un.


C'est difficile de dire aux personnes qui nous entourent qu'elles nous manquent. Ça l'est encore plus de le dire aux absentes. Celles qui ont décidé de partir mais à qui on pense encore tous les jours, peu importe ce qu'il se passe.

L'été se couche tard, il a fallu attendre qu'il fasse nuit noire. Ces soirées où des centaines d'êtres humains convergent vers le même lieu pour un même but sont rares. En première partie, un défilé incessant de phares qui s'alignent dans des cases autoproclamées. La bonne humeur des gens pique l'air. Certains en oublient de surveiller leurs enfants ou les laissent tout simplement faire n'importe quoi sur le chemin. J'évite de me cogner une bonne dizaine de fois à des inconnus qui décident de stopper leur marche sans crier gare. J'ai envie d'attraper la main à côté de moi pour me rassurer mais je ne le fais pas. Nous progressons pas à pas sur cette promenade pas si anglaise que ça. De loin, je vois une foule incroyable qui s'est octroyée la meilleure place du spectacle. Le pont est devenu piéton. Les bords du fleuve sont déjà très peuplés. Malgré tout, nous trouvons des places. On entend des conversations un peu débiles. Certaines me font sourire. Nous sommes arrivés à temps, les bruits de fusées qu'on lance retentissent. Dès les premières, je me rends compte que ce feu sera un cran au dessus des autres. Parce qu'il est magnifique et parce que je ne suis pas seule. Parce que tu es à côté de moi. Je suis tellement éblouie par ces lumières vives et parfois crépitantes que je dois fermer les yeux un instant. L'impression d'être aspirée dans le ciel est saisissante. J'aime ce moment et je le savoure. Ce n'est pas facile de vivre le moment présent et d'en être conscient. Parfois on croit qu'on le saisi mais quand on y repense plus tard, on s'étonne d'avoir oublié des passages. Je crois que j'ai suspendu le temps en prenant conscience que ces instants simples sont ce qui définit le bonheur. Je suis parfaitement heureuse d'être là où je suis avec mon cœur qui bat dans ma poitrine. Je regarde à ma droite. Son visage est figé dans une sorte de contemplation béate. Il s'éclaire de jaune, de rouge, de vert ou de bleu. Ses yeux clairs brillent dans la nuit. Je garde ce souvenir dans ma mémoire presque instantanément. Et puis il y a le bouquet. Je glisse ma main dans la sienne. Je semble le réveiller doucement d'un songe merveilleux.

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