Qui suis-je, en un texte.

28 décembre 2013

Insupportable silence le.


On ne parle jamais de la suite d'un film romantique. Mais après le bonheur, est-ce qu'on peut évoquer toutes les merdes que vont vivre les deux personnages principaux ?

J'ai du mal à avancer seule. J'ai toujours eu besoin de quelqu'un pour me pousser à aller de l'avant. Je dois avoir un sacré manque de caractère. Ça fait des semaines que ton silence me ronge. Il est comme de l'acide qui brûle ma peau depuis que tu m'as laissé. Plus les jours passent et plus je souffre. Mon épiderme part en fumée. Ça fait un mal de chien mais je ne veux pas hurler. Mes larmes se sont tellement déversées que je n'ai plus à les ravaler. Mes jours sont devenus muets. J'ai l'impression d'avoir rêvé, que tout cela n'a jamais existé. Est-ce que tu t'es mis devant le film de notre histoire et as appuyé sur le bouton rembobiner puis sur effacer ? Ce n'était pas vrai, ce n'était pas réel sinon, comment pourrait-on avoir ce sentiment d'incertitude ? Mais alors pourquoi ça gratte le ventre, la tête et le cœur à ce point ? M'as-tu seulement laissé une chance de te prouver que le passé ne se reproduit pas à chaque fois ? J'ai bien peur que mes tissus ne soient pas cicatriciels. Je n'avais pas donné mon cœur à quelqu'un depuis des années. Je t'ai laissé m'approcher parce qu'il me semblait que je pouvais te faire confiance. J'ai fondu sous ta douceur exacerbée. Tu étais le bien incarné, l'être inespéré dans ce monde de tarés. C'est sûrement pour cela que j'ai du mal à accepter le sort de notre destin que tu as scellé. Aujourd'hui j'ai compris que l'on peut quitter quelqu'un parce que l'amour ne suffit pas. C'en est presque irrationnel. On passe sa vie à chercher la personne avec qui on sera bien. Je crois qu'on se prend trop la tête à anticiper ce qui n'a pas été vécu. L'avenir fait peur. Il bousille complètement le présent. On se donne des raisons stupides pour se persuader qu'on se quitte pour d'autres raisons. La seule raison est la peur. Mais la peur de quoi ? La peur de l'incertitude, au final. Douter de la longévité des choses, des réactions de l'autre, de l'avenir tout court. Tu vois, tu ne te laisses pas la possibilité d'être heureux avec moi parce que la peur de revivre les mêmes échecs de ton passé dépasse tous les autres sentiments que tu as. Malheureusement, je crois que ce n'est pas que moi qui suis un peu jeune. Je crois aussi que c'est toi qui n'es pas assez mature. Voulais-tu vraiment vivre quelque chose avec moi ? Y as-tu pensé au moins une fois, à l'éventualité de me faire partager tes secrets de vie antérieure ? Parce que moi, je t'ai donné bien plus qu'à n'importe qui. Je ne te connais pas. Tu ne m'as pas laissé la porte ouverte. Tu l'as entrouverte, tu t'es mis dans l'encadrement et tu as calé ton pied de façon à ce que je ne puisse pas passer. J'ai forcé, tu as cédé et puis tu m'as fais un croche-pied. J'ai déchiré mon pantalon. Regarde, l'énorme bleu que tu m'as fais. Je ne sais pas si tu m'adresseras un jour un mot. Tu ne t'es même pas inquiété de savoir comment j'allais. Je suis malade. Je rêverais d'avoir une activité pour ne pas penser à toi toute la journée et la nuit. Ces heures où je suis censée dormir, je les passe avec toi. Ça ne te suffis pas, il faut que tu partages mes rêves. Je suis épuisée. Vas-tu enfin m'adresser un mot ? Je sais que tu ne reviendras pas. D'ailleurs si tu revenais, tu en baverais. Tu ne serais pas digne d'avoir une réponse mais au moins, je saurais que tu ne m'as pas totalement oubliée. D'habitude, c'est moi qui part et qui fait la morte. Là, je comprends ce que ça fait que d'être relayée au rang de l'oubliée.
 Alors que j'écris, j'écoute des musiques qui élèvent le cerveau mais qui flinguent le cœur. J'ai besoin de toi. J'ai besoin que tu ne m'oublies pas. Jamais. Je suis une coquille vide.