Qui suis-je, en un texte.

21 décembre 2012

Dissimulée représentation la.


Plusieurs mois se sont écoulés. Je regarde ces phrases raccourcies aux mots concis. Il est presque impossible de se remettre dans les émotions de lorsqu'ils ont été écrits. Je n'ai pourtant rien oublié de ces sautes d'humeurs. L'engouement, les faux-semblants. D'ailleurs, ces derniers ont pris trop de place. Au début, les sentiments ont passé une audition. Malheureusement, ils sont venus pour les rôles secondaires et sont repartis avec les principaux. C'est pourquoi ils ont décidés de se taire, unanimement. Ils montaient sur scène pour se faire acclamer. Souvent, ils recevaient des fleurs d'étrangers. Les projecteurs leurs brulaient les joues, il faisait chaud du haut des planches. Le soir, très tard, ils sortaient du théâtre et se donnaient rendez-vous à la prochaine représentation. Puis, ils se séparaient dans l'obscurité. Jusqu'au soir où la salle fut vide. Quelqu'un s'approcha, un je t'aime à la main. Il voulait être seul, face à eux. Je me souviens qu'il repartit après les avoir remercié. Il réapparaissait dans cette salle quand bon lui semblait. Il semblait si attiré par les lumières des issues de sorties que j'ai pensé bloquer les portes. Une fois. Et puis j'ai eu l'idée prétentieuse que je n'aurai pas besoin d'appeler la sécurité pour maintenir le calme. Peine perdue, il sortait précipitamment à chaque représentation. Il donna du mal aux sentiments, qui n'en pouvaient plus de voir s'ouvrir et se fermer les deux battants. Ça devenait difficile de jouer, alors j'ai licencié les acteurs. La pièce fut annulée.