Qui suis-je, en un texte.

27 novembre 2012

Déguisée connaissance la.


Presque toutes les feuilles sont tombées. Deux ou trois résistent encore, demain, elles seront déjà en bas. L'automne talonne l'hiver à coup de vent froid. J'ai coloré mes cheveux de sa couleur mais cela ne me va pas. J'ai l'impression d'être l'intermédiaire, moi aussi. J'ai toujours préféré les extrêmes aux justes milieux. Je repense aux relations qui vont et viennent. Elles apportent leur lot d'émotions et de défaites. J'ai décliné l'invitation plusieurs fois à la tendresse qui frappait à ma fenêtre. J'ai pris l'habitude de ne livrer aucune bataille. C'est mieux ainsi, je ne souffrirai pas plus de trente secondes. L'instant d'après, j'aurai oublié. Seulement, je ne peux m'empêcher de me dire que certaines amitiés abritent certains amours. J'ai du mal à enterrer complètement ce basculement qui s'est opéré il y a quelques mois. Comment aurais-je pu céder alors que j'avais perdu ce qui m'anime depuis toujours ? Tout ce qui me donnait confiance s'effritait au fil des jours sans que je ne puisse garantir que ça pourrait revenir. Je me demande alors comment j'aurai pu réussir à accueillir quelqu'un d'autre tandis que toutes mes facultés semblaient disparaitre. Les sentiments naissants n'y faisaient rien, j'ai bloqué la route au train. J'y ait mis un barrage en menaçant de faire tout sauter au moindre mouvement de trop. On s'est arrêté à mi-chemin alors qu'il ne restait que quelques kilomètres à parcourir. Je suis déçue, on m'abandonne une fois de plus. Le temps des confidences est révolu, le début d'histoire perdu. L'amitié est retournée à son point de départ. Elle s'est déguisée en connaissance intermédiaire.