Qui suis-je, en un texte.

12 septembre 2012

Reposé l'esprit.

Je me demandais ce que j'allais pouvoir lui envoyer depuis plusieurs minutes. Je pensais être doté d'une âme d'écrivain les soirs de solitude éphémère mais le fait d'imaginer qu'elle allait lire ce que je tentais de construire, mot à mot, m'angoissa terriblement. Comment faire irruption dans la vie de quelqu'un dont les envies n'ont jamais été clairement exposées ? Ma facilité habituelle m'avait laissé seul face à mes contradictions. Je ne voulais pas mentir. Tenter doucement une approche semblait être la bonne manière de le faire. Encore fallait-il savoir dompter mes espoirs et mes peurs. J'avais du mal à me reconnaitre. Peut-être que c'était ça qui me freinait. C'est en cherchant les mots les plus simples que j'ai fais compliqué. Je me suis détesté d'être autant enclin à mes sentiments. J'allais faire avec puisque je la verrai dans vingt quatre heures. J'avais élaboré un plan, quelque chose qui ferait naturel alors que tout était calculé dans ma tête. Évidemment, rien ne se passa comme je l'avais prévu. Ce n'est que lorsque je fus à côté d'elle que je pris enfin compte de la chance que j'avais. Elle était à quelques centimètres de moi, fatiguée par le trajet et la journée qui avait été une succession de balades à travers les vieux quartiers de la ville. Tandis qu'elle luttait pour ne pas s'endormir et pour rester le plus longtemps à me regarder, j'ai entr'aperçu ce que pourrait être ma vie future. Je dévorais les traits de son visage avec mes yeux bien éveillés. Je ne cessais de penser à ses cils qui se relevaient pour mieux s'abaisser. La couleur de ses yeux était unique. Son regard était rempli d'une quiétude désarmante mais il me procurait l'intense sensation que j'étais, enfin, là où je devais être depuis des années.