La chanson que j'écoute se marie bien avec l'ambiance qui règne dans la pièce. A peine éclairée, seuls les jappements du chien dans la rue pourraient me tirer de mes pensées qui volent à travers mes quatre murs. J'ai bu assez de vin au repas pour que tu apparaisses sur fond de notes un peu aiguës de piano et de bande son qui résonne comme un vinyle usé. J'ai abjuré le bonheur depuis des mois. Tu le retiens, enfermé dans des fils que toi seul arriveraient à dénouer. Puisque que tu t'évertues à m'éloigner régulièrement pour dissimuler ton attachement, il ne me reste plus que l'espoir. Attendre que le changement s'opère en toi. Que la prise de conscience se fasse lentement, peu m'importe. Je ne coche pas les cases du calendrier et ne compte pas les heures. A vrai dire, je crois que tu sais. Tu l'a su depuis le début, ou presque. Seulement la peur défie la raison et c'est elle qui gagne. Comme j'aimerai me détacher de ces filles, redevenir celle que j'étais. Retrouver mon Moi devenu sourd depuis des semaines. Tu n'es pas en face de moi, devant la table basse du salon. Je me retrouve, seule, à parler à ton ombre, empreint à un doute effroyable. Et si, tu ne venais pas ?
